© Getty Images
Eric Lombard, ministre démissionnaire de l'Economie.
Éric Lombard rassure les Français malgré la dégradation de la note par Fitch, soulignant la solidité économique (croissance forte, chômage bas, attractivité européenne) : pour lui, « pas de raison de s'inquiéter ». Il reconnaît un endettement trop élevé et un déficit à 5,4 %, mais plaide pour un budget 2026 ajusté via un dialogue.
Éric Lombard, ministre de l'Économie démissionnaire, était l'invité du « 20 Heures » de France 2 pour aborder la crise de la dette française, exacerbée par la dégradation de la note souveraine par Fitch de « AA- » à « A+ ». Face aux inquiétudes des Français, il a fermement assuré : « Non, les Français n'ont pas de raison de s'inquiéter. »
Selon lui, l'économie française reste solide, avec une croissance trois fois supérieure à celle de l'Allemagne au deuxième trimestre, un taux de chômage au plus bas depuis des décennies (bien qu'encore trop important) et une attractivité européenne inégalée. Éric Lombard a écarté toute intervention du FMI, qualifiée d'inutile, et plaidé pour une approche patiente et déterminée pour réduire les déficits, tout en reconnaissant que l'endettement est « trop élevé ».
Suppression de la mesure controversée de Bayrou
Il a insisté sur la nécessité de consolider les finances publiques sans paniquer, dans un contexte de dette à 114 % du PIB et de déficit à 5,4 %.Concernant la décision de Fitch, le ministre a identifié deux facteurs principaux : la dégradation du déficit public et la fragmentation politique qui complique l'adoption des budgets.
Il a évoqué le projet initial de 44 milliards d'euros d'économies proposé en juillet par le gouvernement sortant, mais a admis que ce cadrage évoluerait via un dialogue avec toutes les parties prenantes. « Cet effort doit être réduit dans une dimension décidée par le Premier ministre », a-t-il déclaré, soulignant que le budget 2026, présenté plus tôt que jamais, doit être discuté et amélioré au Parlement.
Éric Lombard s'est félicité de l'annulation de la mesure controversée de suppression de deux jours fériés, proposée par François Bayrou : « C'est justifié par le contexte de dialogue et l'opinion publique. » Cette concession vise à apaiser les tensions sociales, alors que la CGT prépare une grève le 18 septembre et que les syndicats exigent plus de justice fiscale.
Sur la fiscalité, Éric Lombard a approuvé une taxation accrue des grandes fortunes, en ligne avec la proposition de la taxe Zucman : « Nous demanderons un effort à tous les Français, un effort équitable et soutenable. » Il a toutefois protégé le patrimoine professionnel, en ciblant l'épargne et les actifs non investis dans les entreprises, pour ne pas freiner l'investissement.
Face aux critiques du Medef sur une fiscalité « excessive », il a rappelé les baisses récentes de l'impôt sur les sociétés et des impôts de production, engageant le gouvernement à poursuivre ce soutien aux entreprises. Politiquement, il a décrit sa mission de dialogue initiée il y a huit mois à Bercy, où il a réuni tous les partis pour adopter le budget grâce au « Socle commun » et à l'abstention socialiste.